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Retraites : 2010, l’année de tous les dangers

Le président Zébulon * l’a annoncé au congrès de Versailles le 22 juin dernier en parlant des retraites : « Tout devra être mis sur la table ». Que veut-il insinuer par-là ? l’âge légal ? la durée des cotisations ? l’unification de tous les régimes ? la transformation du régime actuel en régime en points, comme cela existe déjà pour les retraites complémentaires obligatoires ? ou tout à la fois ?

Déjà, Raymond Soubie, conseiller « social » de l’Elysée et pilote du dossier, planche sur toutes ces questions, en accord avec le 1er sinistre, François Fillon.

N’oublions pas que depuis quinze ans, la retraite par répartition est la cible de tous les gouvernements. Petit rappel de tous ces coups tordus :
1995, le tandem Juppé - Notat (CFDT) porte les cotisations de 37,5 à 40 annuités pour le secteur privé, malgré deux millions de manifestants dans les rues ;
1997-2002 : Le gouvernement Jospin, soi-disant de gauche, non seulement ne rétablit pas cette injustice mais privatise à outrance, (France Télécom, Air France, etc.) « plus que Balladur et Juppé réunis » titre le « Canard Enchaîné »…
2003, passage de la durée des cotisations des fonctionnaires à 40 ans, puis progressivement à 41 à partir de 2009. Acteurs : Raffarin / Chérèque (CFDT) avec encore plus de manifestants qu’en 1995.
2007, alignement des cheminots à 40 ans. Sarkozy remercie l’intervention de Bernard Thibault (CGT) qui prône la « négociation » et l’arrêt du mouvement de grève illimitée.

Bref, à chaque attaque, le pouvoir s’est toujours appuyé sur la « responsabilité » (traduisez : complicité) syndicale des confédérations. A chacun la sienne : Chirac par deux fois a joué la carte CFDT (une valeur sûre depuis des lustres), Sarko a innové en choisissant la CGT mais toujours avec le même succès à l’arrivée.

Il ne faut donc pas s’étonner si le gouvernement a privilégié ces deux organisations dans la loi sur la représentativité syndicale, manière de les gratifier pour leur comportement passé, présent et à venir. Ce qui oblige FO à passer pour le syndicat le plus révolutionnaire actuellement, mais en paroles seulement, rassurez-vous ce n’est qu’une impression.
Gageons qu’au moment de la « réforme » des retraites au 1er trimestre 2010, le pouvoir politique ressortira de la naphtaline tous ces dirigeants confédéraux, étrangement discrets sur le terrain des luttes, alors que le pays traverse une crise sociale majeure. Il faudra donc se mobiliser à la fois contre ce projet et contre les « syndicalistes » qui le défendront ou qui ne le combattront pas, ce qui sera très difficile mais pas impossible.

Alors, 2010, année de la révolution ?

 

* qualifié ainsi par l’humoriste Christophe Alévêque, également chroniqueur à « Siné hebdo »