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Chronique d’une privatisation annoncée...

CHRONIQUE D’UNE PRIVATISATION ANNONCÉE :

La volonté étatique et patronale de livrer les activités postales et télécommunicantes aux actionnaires privés est permanente depuis 30 ans...

La première offensive date de 1974 où l’objectif était de séparer les Télécoms de La Poste.

La gréve héroïque de 2 mois avec plus des 2/3 des agents des PTT avait alors fait échouer le projet.

En 1986, le ministre de droite Gérard Longuet dut lui aussi abandonner le même objectif face à la détermination du personnel. La Gauche Socialiste revenue au pouvoir en 1988 n’a nullement écarté cette visée et c’est Quilés (celui qui envoya les CRS face à la grève des camions jaunes en 1988) qui mis en place le dispositif de démantèlement des PTT.

Alors que Jean Paul Bailly, président du CA de La Poste annonce l’ouverture du Capital à des actionnaires privés pour 2009 et donc le changement de statut de l’entreprise, première phase d’une privatisation totale, il convient de s’interroger sur cette évolution...

Pourquoi cet acharnement à vouloir privatiser ?

Même si la crise économico-financière récente a calmé momentanément les fougues libérales de Sarkozy ou de Delanoë, le but de nos dirigeants est dans la perspective d’ouverture à la concurrence en 2011 de démanteler les services publics en plusieurs groupes et filiales et de livrer les secteurs les plus rentables aux actionnaires privés. Ceci s’est vérifié à la SNCF, à EDF/GDF dans le Service Public Hospitalier et naturellement à France Télécom.

A La Poste, ce processus s’est vérifié par la création de filiales tout azimut, tant sur le plan national qu’international, par la séparation des activités Colis/Courrier et par la création de la Banque Postale.

Ce démantellement prépare la privatisation secteur par secteur, selon des critères de rentabilité.

Mais la recherche de rentabilité ne résulte pas seulement de la vente des produits ou des services, elle s’enracine dans la course aux Gains de Productivité qui ne peuvent naître que de la Détérioration des Conditions de Travail.

Dégradation des Conditions de travail et de l’emploi à La Poste :

Afin que le marché soit attractif, c’est à dire synonyme de bénéfices et de dividendes rapides pour les actionnaires, il incombe aux dirigeants d’exiber annuellement les millions d’euros générés par le Groupe La Poste. Pour cela, il n’existe en système capitaliste qu’un moyen : Augmenter la productivité.

C’est à dire : Travailler plus avec moins de personnel.

Autre manière de procéder : Supprimer des milliers d’emplois remplacés par des machines.

Parallèlement : Recrutement d’agents contactuels de droit privé payés moins que les fonctionnaires.

Concrétement, la dégradation des conditions de travail c’est pour les agents :
- La mécanisation à outrance. Chaque TOP, TPF, MTB signifie des milliers d’emplois en moins.
Et sur ces machines le rythme de travail est intense, douloureux physiquement car c’est la machine qui impose son rythme.
- La liquidation des Centres de Tri, les regroupements de bureaux, la création de Plateforme Industrielle Courrier avec pour conséquences : l’allogement des temps de transport et les réorientations professionnelles.
- Au Guichet : L’absence de volants de remplacement suffisant entraîne, en cas de congés maladie ou d’affaire : La Fermeture Pure et Simple des Annexes, ce qui a comme conséquence des files d’attentes sur le bureau principal, le stress des guichetiers soumis à l’énervement des usagers ou lié aux objectifs commerciaux.
- A la Distribution : Facteur d’avenir se traduit par le partage de la tournée dite « sécable ». En cas de facteur malade, ce sont ses collègues qui doivent passer son travail. Nos technocrates oublient de comptabiliser le fait qu’en poids, le travail devient de plus en plus lourd (Presse, gros catalogues).

Aux guichets comme au courrier, les réorganisations permanentes suscitent un grand stress parmi le personnel.

Les Usagers victimes de la Course à la Productivité :

Alors que le Siège de La Poste ne cesse de clamer la nécessité de satisfaire « Le Client », ce sont en fait les usagers qui voient leurs conditions d’accés au Service Public se détériorer : Fermeture des petits bureaux, problème d’accessibilité en milieu rural, hausses tarifaires liées aux nouveaux produits. Le comble est de voir que La Poste n’hésite pas à vendre le DVD de « Bienvenue chez les Ch’tis » alors que le siège avait boycotté l’aide à Danny Boom quand il préparait son film.

Au Nom du Fric, nos dirigeants n’hésitent pas à retourner leur veste !

S’opposer à la Privatisation c’est lutter pour nos revendications !

Face au discours guerrier de nos dirigeants, qui parlent de 2011 en présentant les concurrents allemands et hollandais commes des envahisseurs, nous devons réaffirmer l’Unité de Combat avec les travailleurs des entreprises « concurrentes » : DHL, Adrexo, Poste Allemande, Poste hollandaise.

Et agir pour une plateforme revendicative commune, à l’heure où les opérateurs postaux français préparent la rédaction d’une nouvelle convention collective pour ce secteur professionnel.

Nous devons agir pour un mouvement d’ensemble contre les réorganisations au courrier comme aux guichets !

Egalité salariale entre Agents Contractuels et Fonctionnaires !

Le 13 ème mois pour Toutes et Tous !

Arrêt des Restructurations !

Solidarité face à la Répression !

Liberté Syndicale !

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Chronique d’une privatisation annoncée...