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La Bafouille Rebelle numéro 7
Continuité dans les réorganisations ou résistance collective ???
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Edito :

Les projets du siège pour cette année sont connus : suppression massive d’emplois, restructurations, réorganisations, abandon de la notion de service public, pressions pour la réalisation des objectifs. Pour nous dans les services, à la base, dégradation des conditions de travail, stress, souffrance et malheureusement de nouveaux drames humains pour celles et ceux qui ne suivent pas le rythme de cette marche forcée vers la recherche du profit.
Une situation « normale » sous le règne d’un président de gauche « normal » qui applique une politique « normale » de droite.
Si nous parvenons à organiser une résistance collective, unitaire à la base, nous pouvons mettre un coup d’arrêt à cette spirale de liquidation de l’emploi et de souffrance au quotidien. Nous n’attendons rien de ceux d’en haut. Une grève globale est la seule perspective. Cette Bafouille rend compte de quelques luttes locales et il y en a beaucoup d’autres qui prouvent que la résistance existe aussi au quotidien.
Il s’agit de fédérer, coordonner, étendre ces poches de résistance pour rappeler que sans nous ils ne sont rien du tout.

Dans le Var, les facteurs reprennent le chemin de la lutte.

Le 17 octobre dernier, les agents ont massivement suivi le préavis de grève déposé conjointement par la CGT et la CFDT suite à la décision brusque et prise de manière unilatérale par la DOTC Nice Côte d’Azur de mettre fin au « fini / parti » (sans toutefois prévoir les modalités de paiement des H.S en cas de dépassement horaire). Sur le département du Var, 70 % du personnel
(courrier, Colis, services arrières) était en grève. Historique !!! Du jamais vu chez nous depuis 1995. Le lendemain, dans certains bureaux des représailles ont eu lieu contre des agents grévistes. Les actions de solidarité ne se sont pas fait attendre.
Des débrayages ont immédiatement eu lieu dans plusieurs bureaux (Toulon – Les Routes, La Seyne …). Le 21 novembre nous étions de nouveau en grève. Bien que non négligeable la mobilisation a été moindre, la CFDT n’ayant pas suivi l’appel jugeant que ce n’était pas le bon moment (??? ). L’assemblée
générale du personnel gréviste qui s’est tenu suite à cette journée a décidé la poursuite du mouvement avec des nouvelles dates de grève début 2014 dans le but d’obtenir l’arrêt des réorganisations, des négociations sur le contenu du travail et l’arrêt de la remise en cause des « us et coutumes » conquisent de vive luttes par les facteurs.

Pause méridienne

Avant l’ heure de la pause. C’est pas l’ heure de travailler pour pas un rond.

La pause commence à partir du moment où le salarié est arrivé sur le lieu affecté à la prise de pause. »
C’est en ces termes, en reprenant au plus près le texte du Code du Travail
que le L’ Inspection du Travail informe le CHSCT de Montoire (41) qui l’ avait sollicité. L’ inspecteur ajoute : « le temps de trajet entre le dernier dépôt de pli ou paquet, et le lieu prévu pour la pause ne pouvant
être utilisé que pour la conduite du véhicule, il est donc non disponible
pour vaquer à des occupations personnelles. » Calculons, 10 minutes pour s’y rendre, 10 minutes pour en revenir (c’est souvent le temps qu’il
faut en zone rurale), voilà les 20 minutes de pause payée le matin et
supprimée par La Poste qu’ il lui faudra rémunérer, de quoi foutre en l’ air tout l’ échafaudage de cette « pause méridienne » qui avait surtout
pour but de supprimer des postes.

LA LONGUE GRÈVE DES POSTIER(e)S D’ECOLE VALENTIN

Deux mois de grève ! 69 jours, précisément. La lutte a
commencé le 16 septembre 2013, quand quatre postier.e.s
du bureau d’Ecole Valentin, soutenu.e.s par le syndicat SUDPTT,
se sont mis.es en grève contre la délocalisation à Besançon
de leur centre de tri. Il.elle.s contestent la réorganisation
des tournées, qui provoque une augmentation de la charge de
travail, et donc une augmentation du temps de travail sans
augmentation de salaires. Il est ainsi prévu de supprimer 3
tournées sur 14 (et donc au moins 3 emplois), alors même que
la quantité de courrier a augmenté de 15% (selon SUD, la direction
conteste). Le 10 octobre, 50 grévistes de Besançon
les avaient rejoint.e.s. Trois concerts de soutien ont été organisés
pour collecter des fonds et populariser la lutte, le dernier
a réuni plus d’une centaine de personnes dans une ambiance
chaleureuse. Le travail a repris le 25 novembre, sans avoir obtenu
satisfaction. Tout au long du conflit la direction de la
Poste a traité les grévistes avec un mépris digne des patrons
du XIXème siècle.

> Le 12 novembre, c’était le au tour des postier.e.s des bureaux
de Palente et des Chaprais de se mettre en grève (suivie
à 90% selon les syndicats) contre les suppressions de postes.

> Rappelons que c’est toujours sur le dos des salarié.e.s que
se font les "réorganisations" du travail à la poste, sans pour
autant améliorer la qualité des services. Les conflits à ce sujet
sont fréquents : grève des postier.e.s de Lons-le-Saunier en
juin dernier, grève de la faim d’un salarié à Parcey (Jura) en
septembre, et même partout en France les mouvements locaux
ou départementaux se multiplient : Alpes maritimes et
Var, St Amant (Charente), Creil (Oise), Arcachon, 7ème arrondissement
de Paris, Clermont-Ferrand, Noyers et Selles (Loiret-
Cher), Annonay (Ardèche), Aveyron, Allier, Haute-Loire,
Pas-de-Calais, Seine maritime, Lyon, Guadeloupe, Martinique,
La Réunion, etc… La solidarité des usager.e.s est plus que jamais
de mise. A l’étranger aussi les postier.e.s dénoncent la
privatisation des services et la dégradation des conditions de
travail : au Portugal, au Maroc, en Grande Bretagne, en Finlande,
en Espagne. Une preuve que partout la logique libérale
est à l’oeuvre, et que partout des travailleur.euse.s s’y opposent.
A quand une convergence de ces luttes, au delà du secteur
postal, pour enfin renverser la vapeur ?

texte communiqué par l’ Union Locale CNT de Besançon

Bléré / Amboise La réorg à la hussarde

Depuis le 17 décembre 2103
les facteurs de Bléré (37) ont été, à la
suite d’une nouvelle réorganisation, délocalisés
sur le site de la PPDC d’ Amboise.
Cette réorg. a été mise en place à la
hussarde par la direction sans que soit
entendu les voix du personnel et au mépris
de tout « dialogue social ».

C’est devenu depuis un bon moment la
pratique courante de la direction de
cette PPDC.

En pleine période de sur-trafic (fin d’
année) et alors même que le niveau d’
absences pour raisons de santé atteint
des records, les facteurs sont appelés à
changer de site, de tournées, sans doublure.
La Poste a elle même avoué son
incapacité de faire face au trafic postal
(doublé) en proposant par avis de passage
à 200 usagers de venir chercher
eux mêmes leurs colis à la plate-forme.
Les retards de courriers se multiplient
et avec la « méridienne » mise en place
beaucoup d’ usagers abonnés au quotidien
local du matin ne le reçoivent plus
que dans l’ après midi. Ils est certain
que comme à Vendôme (41) où le même
type de réorg. a été mis en place, nombreux
sont ceux qui résilieront leur
abonnement. Et après nos directions
viennent pleurer sur la baisse de trafic.
En l’ occurrence ils l’ organisent.
A Bléré/ Amboise ce seraient 8 tournées
qui auraient été supprimées. C’est
la fameuse » inversion de la courbe de l’
emploi » à la mode postale et tourangelle.
Un préavis de grève illimitée avait
été posé par la CGT, il n’ a finalement
pas été appliqué. Les facteurs de Bléré
Amboise s ‘organisent maintenant pour
lister les méfaits au quotidien de cette
nouvelle réorganisation, espérons que
ce délai laissé à la direction ne suffira
pas à cette dernière pour entériner définitivement
son mauvais coup.

Là comme ailleurs c’est aux postiers de
décider des moyens à mettre en oeuvre
pour lutter. Nous leur souhaitons de pouvoir
prochainement faire céder leur direction.