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La Bafouile Rebelle numéro 6 - Septembre 2013.
PIC : ILS LIQUIDENT ET ON S’EN VA ??? OU ON RESTE ET ILS FONT LEURS VALISES ???

Edito :

Organiser la résistance à la
casse de la Poste.

Tous les secteurs du groupe La Poste sont
concernés : les Centres Courrier comme
l’Enseigne, les PIC comme les Centres Financiers,
partout l’insécurité sociale est
permanente.

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Les réorganisations succèdent
aux réorganisations, les délocalisations touchent
tout le territoire. Bailly a quitté le navire
en laissant un grand vide : plus de
100 000 emplois ont disparu.
La précarité
gagne du terrain. Les gestionnaires n’ont
qu’un créneau : faire plus de profit. Sans vision
sur le long terme, réaliser de suite des
gains de productivité, et « après nous le déluge
 ». Les sots qui ont applaudi au rapport
Kaspar en sont pour leur crédulité. Le rouleau
compresseur poursuit sa course folle,
et la liste des sacrifiés ne cesse de s’allonger.
La guerre sociale que mènent nos dirigeants
obéit à la même logique que la vraie
guerre : il y a des dégâts collatéraux, (mais
qui est l’ennemi ?). ici nos collègues qui ne
peuvent suivre le rythme imposé et qui choisissent
d’en finir, comme dans d’autres secteurs
professionnels.

Les pseudo-sociologues qui analyseront cette
évolution parleront « d’êtres fragilisés », de
« personnes inadaptées » et, pourquoi pas,
de « problèmes personnels ». Peu importe les
avis des Médecins, les constats des Inspecteurs
du Travail, les recommandations des
CHSCT : la logique implacable de la recherche
du profit s’impose, les agents ne
sont donc qu’une variable d’ajustement.
Subir n’est pas une fatalité.
Résister ensemble. Telle est la seule voie qui
peut susciter un espoir collectif. Certes des
luttes locales existent, parfois longues, et
parfois même victorieuses. Mais nous ne
pouvons nous satisfaire de ces luttes locales.
L’adversaire attaque sur tous les
fronts et c’est à ce niveau qu’une riposte
doit être organisée. Nous devons donc préparer
les conditions d’une lutte commune,
radicale, basée sur une plateforme revendicative
unitaire portant sur les réorganisations,
les effectifs, les conditions de travail,
le statut, la formation, la désertification postale
en milieu rural. Et cette préparation ne
pourra venir que de la base, de notre capacité
à prendre nos affaires en mains. Nous
regrouper entre nous et boycotter tous les
pièges de la pseudo-convivialité comme les
buffets et autres viennoiseries, comme les
groupes de travail où l’objectif est de choisir
à quelle sauce nous serons mangés. Donc à
notre portée il y a le changement de nos
comportements, la convivialité que l’on s’organise
entre nous, l’intérêt minimum à porter
à nos collègues, la fin des jalousies et
mesquineries professionnelles afin de recréer
les conditions de cette union rêvée.

Nous ne sommes pas égaux, nos rythmes et
caractères peuvent différer mais nos intérêts
sont les mêmes, travailler pour vivre
mais surtout vivre en travaillant. Les carcans
que l’on nous impose sont souvent
ceux que nous avons nous mêmes
construits. Nos cadences sont souvent
celles que nous nous imposons. La boîte ne
se prive pas pour rattraper ces marges que
nous nous ménageons.
Cette perspective d’une résistance unitaire
se pose de manière urgente dans les PIC,
centres de tri, secteur qui est le coeur de
l’offensive du siège et auquel nous consacrons
cette Bafouille Rebelle.

PIC : ILS LIQUIDENT ET ON S’EN VA ??? OU ON RESTE ET ILS FONT LEURS VALISES ???

Après avoir fait de nombreuses déclarations aux quatre coins de l’hexagone sur l’avenir radieux des PIC - c’était il y a moins de 5 ans -, après avoir investi au nom du projet Cap Qualité Courrier dans l’industrialisation forcenée avec notamment des TTF destructrices d’emplois, après avoir jacté sur le schéma industriel incontournable
fondé sur les PDC-PPDC-PIC, le réveil est douloureux pour celles et ceux qui ont gobé cette communication patronale. La réalité actuelle c’est, pour les PIC, « chamboule tout à tous les étages ». Cap « Qualité Courrier » lancé en 2004 avait vu la suppression progressive de 100 centres de tri et l’ouverture de 40 PIC qui sont aujourd’hui dans l’oeil du cyclone.

Pyrénées-Orientales/Perpignan : En 2008, pour un coût de 2,5 millions d’euros, modernisation du centre de tri en PIC. 2013 : ils annoncent la fermeture, certains collègues seront délocalisés… à 200 kms. !!!

Pyrénées-Atlantique/Pau : Le trafic du Centre de tri de Pau est transféré à Cestas en Gironde, et le centre devient une PPDC. Traitement du courrier : 1 jour de plus pour le courrier à destination du 64, vous avez dit qualité de service ? on se marre. Ceci sans aucune création d’emplois à Cestas. Aveyron/Onet-le-Château : La PIC devient une PPDC, Plateforme de Préparation du Courrier, en 2015 les facteurs de Rodez y seront délocalisés. Le trafic de l’Aveyron sera traité à Toulouse, merci les économies de CO2 dont se gargarise le siège.

Loire/Centre de tri de Saint-Etienne-Montreynaud : fermeture annoncée avec traitement du courrier par le département du Rhône, transports routiers en augmentation. Ah la blague de la Lettre Verte. Echéance Octobre 2014. Une intersyndicale a organisé ce jeudi 5 septembre une manifestation place Jean Jaurès à St Etienne pouir lutter contre la fermeture du centre de tri et exiger le maintien sur place des 152 agents.

Haut-Rhin/Mulhouse : Annonce brutale en juillet de la quasi-fermeture du centre, sans aucune considération et respect pour le personnel. Aucun débat, on ne parle que de mesures d’accompagnement. 100 personnes à reclasser. Expression d’une volonté de résistance « … On ne lâchera rien… On ne va pas se laisser faire ! … Il est hors de question
de se laisser faire… ».

Somme/Amiens et Oise/Creil : Annonce par un Directeur tout juste débarqué de la disparition programmée pour Septembre 2015 de la suppression de ces deux PIC Picardes. 430 personnes à reclasser.
Vaucluse/Avignon : Fermeture décidée de la PIC. Partout la voix de son Maître martèle le mêm discours liquidateur.

Bouches-du-Rhône/Marseille Arnavant : Centre situé dans les quartiers Nord de Marseille qui doit également disparaître.

Val d’Oise/Saint-Ouen-l’Aumône : Là encore fermeture décidée en haut-lieu mais résistance avec une expertise réalisée par le CHSCT qui porte un coup d’arrêt à la DOTC 95 , considérant que les éléments communiqués au personnel sont insuffisants et ne justfient pas économiquement la délocalisation
du trafic sur la PIC de Gonesse. Mais
le DOTC poursuit sa marche en avant,
ignorant la décision du 19 juillet, prise
par le Tribunal de Grande Instance de
Paris qui interdit la mise en oeuvre en
l’état du projet.

Et la liste n’est pas exhaustive. Nous
sommes sur un champ de bataille, une
guerre sociale est livrée pas le Siège.
Comme nos anciens ont su le faire en
1936, en 1968, en 1995 ou, dans les PTT
en 1953, 1974 ou 1978, serons nous capables
de nous unir pour mener un combat
collectif ? Quand on voit toutes ces
fermetures un point apparaît : une grève
coordonnée des PIC est nécessaire,
sinon nous serons battus les uns après
les autres.

Une résistance unitaire et coordonnée :
de nombreux postiers le demandent.
Un collègue de Mulhouse : « …
Nous aimerions avoir des infos sur les autres
PIC dans notre situation … ». Cela est
sans appel : les fédérations syndicales
n’agissent pas pour créer un rapport de
force en faveur des postiers. Aussi fautil
échanger directement, cela ne peut
venir que de la base, comme toutes les
grandes grèves qui ont eu lieu.

Aussi nous proposons de relayer les infos
qui nous parviendraient, en respectant
naturellement l’autonomie de chacun. Il
est urgent de renouer des liens de luttes,
de préparer une rencontre des centres
menacés de disparition, pour, ensemble,
choisir des revendications et moyens
d’actions. Déjà par le net qui peut être
utile pour ces contacts de centre à centre.
Ou nous sommes capables de retrouver
le chemin d’une résistance commune,
où nous serons effacés de la géographie
postale sans même avoir lutté. Nos
dirigeants font le pari que nous sommes
désormais taillables et corvéables à
souhait. Prouvons-leur que la grève
n’est pas un accessoire pour le musée
de la Poste.

TOUS ENSEMBLE, OUI, TOUS ENSEMBLE : C’EST URGENT ET NECESSAIRE. NI FERMETURE NI DELOCALISATION : ARRET IMMEDIAT DES REORGANISATIONS.